« En un an, le prix du blé a augmenté de 130%, le prix du riz de 74%, le prix du soja de 87%, et celui du maïs de 53% », a précisé Jean Ziegler ce matin, lors d'une conférence de prix qui intervient avant une réunion du Secrétaire général de l'ONU avec les chefs des différentes institutions des Nations Unies sur la crise alimentaire mondiale.
Le Rapporteur spécial a souligné que l'augmentation générale de 48% des prix alimentaires, telle qu'évaluée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), venait frapper les pays les plus pauvres.
Près de 2,2 milliards de personnes, soit le tiers de l'humanité, vivent dans l'extrême pauvreté ou en dessous du minimum vital et ne peuvent pas payer ces prix sur le long terme », a-t-il indiqué.
S'il a tout d'abord souligné la transformation massive d'aliments en biocarburants comme principale cause de cette crise, Jean Ziegler a aussi dénoncé la spéculation, qui serait responsable de 30% de l'augmentation des prix.
« Sur 2 milliards de tonnes de céréales produites, 500 millions sont contrôlées totalement par Cargill », a-t-il souligné, en référence à la multinationale de l’alimentation basée au Minnesota, aux Etats-Unis.
Il a également mis en cause le Fonds monétaire international (FMI), qui a imposé la plantation de produits destinés à l'exportation, favorisant ainsi le déclin de l'agriculture de subsistance.
Le Rapporteur spécial, dont le rôle est de s'adresser aux États, a proposé un moratoire de cinq ans sur les biocarburants. Pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, il a mentionné les moteurs électriques et la possibilité d'imposer des mesures antipollution plus draconiennes aux fabricants de voiture.
Jean Ziegler a aussi appelé à briser la spéculation par des normes boursières précises.
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