mardi 10 février 2009

Canada: la politique climatique du gouvernement épinglée

par Victor Roux-Goeken
Les différentes stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada ne fonctionnent pas, a averti jeudi 5 février Scott Vaughan, commissaire à l’environnement et au développement durable du Bureau du vérificateur général (BVG) du Canada. Le BVG est chargé de contrôler la gestion financière des pouvoirs publics canadiens, et il adresse régulièrement des rapports au Parlement.

Le rapport du commissaire reproche au gouvernement conservateur canadien de feindre de s’intéresser à la chose environnementale. Les conservateurs avaient menacé de se retirer du protocole de Kyoto début 2006, car trop dommageable pour l’économie selon eux.
Depuis, un plan moins strict visant à réduire les émissions du pays de 50% en 2050, par rapport au niveaux de 2007, a été réalisé par le ministère fédéral de l’environnement. Un élément de ce plan consiste en un fonds «air propre» de 1,5 milliard de dollars canadiens (900 millions d’euros) destiné a réduire les émissions du pays de 16 millions de tonnes par an entre 2008 et 2012. Un chiffre qui n’est que faiblement étayé par le ministère, relève le commissaire.
Le montant du fonds a été alloué à la totalité des 10 provinces et 3 territoires du pays, sans que son utilisation soit conditionnée à la baisse des émissions, ni réclamer de bilan des mesures engagées.

Le commissaire Vaughan a aussi critiqué un programme de 635 millions de CAD (400 millions €) de crédits d’impôt pour les personnes utilisant les transports en commun. Une mesure censée éviter l’émission annuelle de 220.000 tonnes de GES, selon des estimations du ministère de l’environnement en 2007. Un an après, cette estimation a été ramenée à 35.000 tonnes.
Le Canada est régulièrement critiqué pour sa politique de réduction des émissions des GES. Celles-ci, qui devaient être réduites de 6% en 2012 dans le cadre du protocole de Kyoto, sont en hausse de 25%, ce qui fait du pays l’un des plus mauvais élèves de l’OCDE en la matière. En juin dernier, les Amis de la terre ont réclamé à la justice que le pays respecte le protocole de Kyoto (1). Leur demande a été rejetée en octobre dernier (2).

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