OSLO - Le fonds souverain de la Norvège, l'un des plus importants au monde, a exclu Rio Tinto de la liste des entreprises bénéficiant de ses investissements en raison des dégâts que le groupe minier anglo-australien inflige à l'environnement, a annoncé le gouvernement mardi.
Le fonds de pension public, qui pesait 1.992 milliards de couronnes (251,8 milliards d'euros) fin juin, a vendu toutes ses actions Rio Tinto Plc et Rio Tinto Ltd, des participations qui valaient plus de 4,8 milliards de couronnes fin 2007.
"Le ministère des Finances a décidé d'exclure le groupe Rio Tinto du fonds de pension public en raison des graves risques environnementaux" que cette société fait planer, a indiqué le ministère dans un communiqué.
"Il n'y a aucun signe que les pratiques de l'entreprise changeront à l'avenir ou que des mesures seront prises pour réduire sensiblement les dégâts infligés à la nature et à l'environnement", a-t-il ajouté.
Le gouvernement norvégien reproche à Rio Tinto d'être impliqué avec la société américaine Freeport --elle aussi exclue en 2006-- dans l'exploitation de la mine Grasberg en Indonésie, qui rejette des produits toxiques dans une rivière voisine.
Mis en place pour l'ère post-pétrole, le fonds norvégien, plus connu sous le nom de "fonds pétrolier", est investi en actions et obligations internationales.
Sa gestion obéit à des règles d'éthique très strictes, suivies par un nombre croissant de fonds privés.
Sont proscrits les fabricants d'armes "particulièrement inhumaines" (armements chimiques, nucléaires ou biologiques, mines antipersonnel), et les groupes coupables de violation des droits de l'Homme, de corruption ou de dégradation de l'environnement à grande échelle.
Près de 30 entreprises, dont Boeing, Wal-Mart, EADS, Safran et BAE Systems, figurent déjà sur la liste noire du ministère des Finances norvégien.
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