De l’emploi dans les métiers de l'environnement
Par Imededdine BOULAABA
Afin de sensibiliser davantage les acteurs économiques, les vagues des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur avides d’initiatives privées et les différents représentants du secteur bancaire à l’émergence de nouvelles opportunités d’emploi dans le secteur environnemental, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a organisé, le 29 juillet 2008, au Centre international des technologies de l’environnement de Tunis ‘’CITET’’ une tribune de dialogue autour du thème des nouveaux métiers issus des mécanismes d’intégration de la dimension environnementale dans les diverses activités du processus de développement du pays.
Employabilité et développement durable
M. Moncer Roussi, président de la Commission nationale pour la consultation sur l’emploi et partenaire de fait du conclave, a indiqué, dans un discours d’ouverture laconique, l’importance du rôle des ministères, des associations socioprofessionnelles (UGTT, UTICA…) et des différents représentants de la société civile dans l’exploration, dit-il, de nouvelles pistes pour relancer l’emploi dans des secteurs prometteurs, avant-gardistes, liés à la mise à niveau environnemental national et international de larges pans d’une économie mondiale encore polluante, faisant souvent fi de la qualité de la vie en privilégiant la croissance effrénée au détriment de la préservation des ressources naturelles.
Toujours dans sa lancée, M. Rouissi a mis un point d’honneur à remettre à la présidence le rapport final de la commission d’ici la mi-octobre 2008 tout en invitant l’assistance à affiner ses réflexions, à confronter les points de vue en toute liberté et à formuler des propositions à même de susciter, insiste-t-il, une dynamique d’investissement dans des micro-entreprises, citoyennes, sobres et respectueuses de l’environnement qui sera, d’après les mutations industrielles en cours dans le monde et la forte pression des lobbies occidentaux, défenseurs acharnés des équilibres écologiques, le principal pourvoyeur des emplois de demain, l’un des facteurs d’attractivité des investissements directs étrangers et le support incontournable de la compétitivité internationale.
Visiblement ému devant la prestance et la présence du président de la Commission nationale pour la consultation sur l’emploi, M. Nadhir Hamada, ministre de l’Environnement et du Développement durable, a mis en exergue les volets institutionnels et juridiques liés, en Tunisie, à la protection des écosystèmes, à l’instauration de partenariat solidaire pour la promotion d’industries vertes et à l’amélioration des indicateurs régionaux de la qualité de vie dans les domaines de la prévention de la pollution, de l’assainissement et de la gestion des déchets.
«Notre pays consacre 1,2% de son PIB au secteur environnemental, ce qui a permis la réalisation de 14.OOO Km de canalisations, la finalisation d’une centaine de stations d’épuration et l’aménagement de 14 parcs urbains tout en favorisant, dans le cadre du système «cheb», la création de plus de 100 entreprises spécialisées dans la collecte des déchets plastiques, avec à leur tête des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur», affirme le ministre dont les propos, tout au long de son intervention, trahissaient le souci d’expliciter les efforts de ses services dans la lutte contre les poches de pollution industrielle, le développement des énergies renouvelables et la mise en place de mécanismes financiers incitatifs pour le lancement d’une pépinière de sociétés liées au secteur de l’environnement.
Les évolutions enregistrées
«Grâce à un cadre législatif adéquat, les pouvoirs publics ont réussi à faire du secteur privé un partenaire agissant en matière d’investissement environnemental, à créer, durant la dernière décennie, 100.000 emplois liés à la réalisation du développement durable et à injecter 10.000 MD pour la protection des milieux naturels, le renforcement de la recherche scientifique et la réalisation des projets programmés, dans le cadre du XIème plan, pour stimuler davantage l’utilisation des technologies propres, facteurs de compétitivité sur la scène internationale des échanges commerciaux», nous dit M. Chokri Nécib, chargé de mission au sein du cabinet du ministre de l’Environnement et du Développement durable, qui a mis l’accent sur la privatisation des stations d’assainissement pour encourager la création d’entreprises, la poursuite de l’ouverture des points « ECOLEF» de collecte rémunérée des déchets et le lancement «du mécanisme 41» permettant aux jeunes diplômés de l’enseignement supérieur de bénéficier, dans un cadre contractuel, du soutien du Fonds 21-21 et d’autres institutions publiques pour se mettre à leur propre compte.
A la fin de la séance plénière, M. Mongi Bedoui, membre de la Commission nationale pour la consultation sur l’emploi, a animé un débat franc et cordial, ce qui a poussé les participants, dans un souci de transparence, à stigmatiser la frilosité du secteur bancaire due essentiellement à l’ignorance du marché environnemental et de son employabilité potentielle, à regretter la défiance de certains services administratifs vis-à-vis des jeunes promoteurs et à mettre l’accent sur l’absence, chez la plupart des férus d’idées écologiques, de fonds propres nécessaires, insiste un intervenant, au démarrage du projet et à sa crédibilité.
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