Environnement: «Les provinces doivent prendre le leadership»
Les premiers ministres des provinces sont réunis à Moncton dans le cadre du Conseil de la fédération. |
La Presse
Moncton
Devant «l'inaction d'Ottawa» en matière de lutte contre les changements climatiques, les provinces doivent «prendre le leadership» et se fixer des objectifs ambitieux et concrets, a soutenu hier une coalition de groupes environnementalistes en marge du Conseil de la fédération, à Moncton.
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Équiterre, la Fondation David-Suzuki, le Conseil de la conservation du Nouveau-Brunswick et d'autres ont sommé, hier, les premiers ministres des provinces et territoires de prendre trois mesures concrètes dès maintenant. Réglementer les émissions du secteur industriel, adopter les normes californiennes d'émission réduites sur les véhicules, et mettre sur pied des normes d'efficacité énergétique dans la construction de bâtiments sont au coeur des priorités, selon les environnementalistes.
«Les provinces ont les compétences constitutionnelles pour s'attaquer à 90% des émissions de gaz à effets de serre sur leur territoire», a indiqué Dale Marshall, de la Fondation David-Suzuki. Les activités industrielles, les ressources naturelles, l'électricité et le transport routier sont tous de compétences provinciales.
Selon Hugo Séguin, coordonnateur chez Équiterre, il n'est «pas souhaitable» que les premiers ministres réunis à Moncton en viennent à un consensus aujourd'hui, puisque les objectifs beaucoup moins ambitieux de l'Alberta en matière de réduction des gaz à effet de serre dilueraient une éventuelle position commune des provinces.
L'Alberta et le gouvernement fédéral devront à un moment donné emboîter le pas dans la réduction en terme absolu des émissions de GES, ont toutefois soutenu les environnementalistes.
Les discussions des 13 premiers ministres du Canada ont porté tout l'après-midi sur les changements climatiques, sans qu'aucun consensus ne soit toutefois intervenu.
Le premier ministre de l'Alberta, Ed Stelmach, montré du doigt comme le plus réfractaire, a maintenu sa position ferme contre des cibles de réduction absolues et contre une Bourse du carbone. «Personne ne m'a convaincu, a-t-il affirmé à la sortie de la rencontre avec ses homologues. Je ne vois pas l'intérêt de continuer à émettre autant en achetant des crédits ailleurs (dans un éventuel marché du carbone). Il vaut mieux investir dans la mise au point de technologies vertes.» M. Stelmach s'est toutefois défendu de bloquer la progression d'ententes ambitieuses entre les provinces sur les changements climatiques en rappelant que son gouvernement a adopté son propre plan de réduction des émissions, mais avec des cibles d'intensité seulement, ce qui est moins contraignant.
Le premier ministre ontarien, Dalton McGuinty, s'est pour sa part montré ouvert à l'adoption de normes de réduction d'émissions, rappelant toutefois que l'industrie automobile en Ontario représente 326 000 emplois qu'il ne faudrait pas mettre en péril. Le Conseil devrait présenter un plan d'action commun ce midi, en clôture de la rencontre annuelle.
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