La SAQ et l’environnement ou l’éléphant qui accouche d’une souris
Opinion du citadin
La Société des Alcools du Québec annonce aujourd’hui qu’elle va multiplier ses efforts pour agir au quotidien pour la protection de l’environnement. Son objectif principal est de réduire l’utilisation des sacs en plastique. Belle façon de détourner l’attention sur le fait que la consigne des contenants vides à la SAQ, ça n’existe pas. C’est aussi une belle façon de faire oublier les millions de bouteilles d’alcool vides qui trainent dans nos décharges. Faire des sacs en cotons ne fait pas de la SAQ un bon citoyen corporatif en matière d’environnement, bien au contraire.
La Liquor Control Board of Ontario (LCBO), l’équivalent ontarien de la SAQ, fait la consigne des bouteilles de fort et de vin dans toutes ses succursales depuis février 2007 (http://www.la-vie-rurale.ca/contenu/10985 ) Ce qui veut dire 80 millions de bouteilles qui reviennent en magasins pour être réutilisées et recyclées. La consigne rapporte entre 0.1$ et 0.2$ de la bouteille. Ça s’est se préoccuper de l’environnement et de la pollution. Quant aux sacs réutilisables, la LCBO fait aussi bien que la SAQ.
En refusant la consigne, les clients de la SAQ enverront en 2007 plus de 63 millions de bouteilles videsdans les dépotoirs. Et même si nous recyclions tout d’un coup toutes ces bouteilles, on parle bien ici de surconsomamation inutile. Une bouteille pourrait fort bien être réutilisée 10 à 20 fois avant d’aller au recyclage. La SAQ n’innove pas avec ses supposées solutions à long terme avec ses sacs à vie. Elle se propose de remplacer votre vieux sac réutilisable par un nouveau tout à fait gratuitement. Il faut bien entendu que votre autre sac soit bien élimé et usé pour faire l’échange. Wow! C’est formidable! Quelle conscience environnementale. On sent vraiment que la SAQ a compris la définition même du développement durable!
En terminant, la SAQ rappelle que si c’est votre premier sac à vie ou si vous n’avez pas votre vieux sac à échanger, il faut payer. Le sac de polypropylène est à 1$ et celui en coton est à 2,25$. 200 000 sacs en cotons ont été vendus depuis février 2006. Sur chaque sac acheté, 0,50$ sont versé à la Fondation de la faune du Québec. Ce qui fait un don de 100 000$ en 2006 qui fut remis le 31 mars 2007. Celui en polypropylène est nouveau. J’ai acheté un sac en coton, et je serais très heureux de l’utiliser pour ramener mes bouteilles vides à la consigne.
C’est bien beau de vouloir protéger les animaux menacés et leur habitat, mais c’est très contradictoire de ne rien faire pour empêcher 63 millions de bouteilles de se retrouver dans les décharges. Je cherche la logique mais je trouve pas.
Je ne veux pas dénigrer les efforts fait par la SAQ en matière de sacs réutilisables, mais je désire souligner en tant que Québécois et client mon désaccord total dans leur décision de ne pas faire de consigne de bouteilles vides. Si les épiciers font de la consigne, je ne vois pas pourquoi notre société d’état en situation de monopole ne le ferait pas. En 2007, un tel comportement corporatif est inacceptable. Je le maintient comme ne février 2007 et ce malgré les belles annonces d’aujourd’hui, la SAQ est un mauvais citoyen corporatif en matière d’environnement. Ce n’est même pas un jugement de valeur, c’est un fait vérifiable et incontestable. La SAQ est un éléphant qui vient d’accoucher d’une souris.
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